Guy est une figure bien connue du monde de l'art contemporain, en particulier de l'art contemporain autochtone. Ses connaissances et sa vision du monde ont quelque chose qui touche notre humanité, et il va au-delà de ses nombreuses étiquettes (commissaire indépendant, critique d'art, sociologue et interprète). «Mon rôle est de fracturer tout ça, allons marcher dans le bois, allons nous ressourcer sur d’autres choses et surtout, je me pose des questions maintenant: quels seraient les vrais concepts, les vraies notions pour définir de manière amérindienne, l’art amérindien imaginaire.». Pour en savoir plus sur son travail, vous pouvez visiter son site Internet. Si je devais reprendre sa pensée en une phrase, ce serait probablement celle-ci: "Penser en action".
«Je suis un Sioui, je suis membre du clan du loup et je fais partie de la maison longue à Kwenwinrak, les cérémonies, pour ce qui est de mon héritage, de mon ancrage de Wendate. J’ai un doctorat en sociologie, je suis un commissaire indépendant d’exposition dans le monde des arts visuels, je suis un théoricien de l’art amérindien, de l’art actuel, je suis un conférencier-performeur et aussi, j’enseigne depuis 5 ans à la seule institution d’enseignement entièrement autochtone sur une réserve, l’institution Kiuna à Odanak.»
«Pour moi, c’est comme si j’avais dépasser ces mots et ces catégories là qui sont pas les miens, qui sont ceux... Ce sont des mots qui viennent de la société, qu’on tente de nous imposer: réconciliation, réappropriation. Pour moi le mot qui me vient et que je vais te dire, c’est affirmation. Déjà c’est positif, deuxièmement ça signifie qu’il y eu un travail intérieur de fait et que, affirmation ça correspond un peu à toutes les plateformes, toutes les circulations, j’affirme... être un Wendate, j’affirme une certaine vision, une certaine compréhension et explication par exemple de l’art amérindien contemporain.»
«On dépasse encore des anciennes catégories, de l’Indien inventé, de l’Indien construit. On re-découvre au moment où on a une conscience planétaire de la survie de la planète, qu’il y aurait eu des groupes, qu’il y aurait eu des personnes, qu’il y aurait eu des visions qui seraient peut être encore un message pertinent aujourd’hui. Et c’est là qu’on re-découvre beaucoup cette pression sur l’Amérindien, sur ces luttes.»
«On voit là en à peine 3 ans, cet incroyable intérêt pour la revitalisation, tu l’as employé au début, des langues, des danses, des chants.Donc il y a un futur, qu’on le veuille ou non, il ne s’en va pas vers l’extinction. Mais il s’en va vers un grand défi qui va être pour ceux et celles qui sont à la ville.»
«Les femmes ont toujours été avant la conquête, avant la colonisation, avant l’imposition de valeurs de tout ce que tu connais aussi, étaient au centre de tout, y compris de la vie politique pour les sociétés matriarchales, comme moi la lignée des Wendate, des Iroquoiens.» «Je salue la transgression lorsqu’elle arrive. Je vais te donner un exemple concret. Les jeunes femmes autochtones urbaines se sont mis à jouer du tambour. Chez les aînés, les anciens tout ça, c’est impensable que les femmes jouent du tambour. Alors que pour moi j’y vois une évolution.»
«Essentiellement, d’ailleurs tout ça le bout de chemin, la synthèse, la conclusion... c’est de ré-habiliter l’amour. Parce-que c’est toujours inventé, c’est toujours faire des contacts, des connexions, des rencontres. Et c’est le faire avec l’autre et pas avec soi-même, sortir du narcissisme.»